Forks. Voilà que cette petite ville isolée venait à nouveau la hanter. Comme si on ne pouvait pas la laisser tranquille, comme si inlassablement quelques choses se moquaient d’elle en la ramenant à ses souvenirs de cet endroit. Ils avaient connu l’échec cuisant, la désillusion la plus totale, faisant naitre une envie de vengeance tout aussi dévastatrice que les raisons de leur déplacement passé. Et pourtant en cet instant, ce n’était pas les Cullens qui occupaient son esprit loin de là mais un jeune homme qu’elle avait rencontré bien des années avant : Peter. En allant profiter un peu de la ville accompagnant Aro à la rencontre d’un de ses anciens amis qui étaient venu le voir, elle avait appris par des amis que celui-ci se trouvait pas très loin de l’endroit ou habitait les végétariens. Elle avait déjà dû encaisser le faite de le voir avec l’ennemi et pourtant dès qu’elle avait su la nouvelle, une seule chose l’habitait, l’envie dévorante d’y aller, d’aller lui parler simplement, de régler peut-être leurs comptes une bonne fois pour toutes. Une fois encore, cette poussée quelque peu sentimentale qui l’habitait n’était dû qu’à la situation toujours aussi désastreuse avec Félix où les attaques verbales étaient de mise. Mais la brave Chelsea ne pouvait se permettre d’évoquer cette envie qui la poussait à quitter Volterra quelque temps. Cela serait faire voler en éclats son image de personne froide, inébranlable et inatteignable. Elle l’était mais quand on savait viser les deux points qui la touchaient, elle ne se sentait plus aussi invulnérable qu’elle n’était. De plus, se rendre là-bas voudrait dire quitter le trio de tête un court laps de temps. Oh elle ne craignait rien pour eux, il y avait Jane, Alec et les autres qui réduiraient à néants le moindre assaut contre eux mais elle avait tellement l’habitude d’être à leurs côtés, d’être la présence silencieuse et attentive.

La rencontre terminée, ils étaient rentrés dans leur repaire. Étrangement, elle y errait de manière un peu plus anarchique que d’habitude même Heidi, la regarda un instant étrangement comme si elle se demandait ce qui se passait. Aro l’avait-il touché sans qu’elle ne le réalise où Marcus aurait-il saisi ? Elle ne serait pas le dire mais peu de temps après cette nouvelle qui avait occupé son esprit, ils l’avaient conviée à venir écouter un vampire rapportant un problème à quelques kilomètres seulement de là en courant. Deux nouveau-nés visiblement abandonnés après leurs transformations par leur créateur créeraient des grabuges en se croyant les maitres du monde et en ne prenant aucune précaution quant à leur nature. La lassitude d’autant de stupidité la fit lever les yeux au ciel, il y avait des imbéciles partout. Le visage fermé, hermétique, le regard d’un rouge brillant mais dur elle avait écouté en silence la sentence, pure et simple : la mort définitive. Si on retrouvait le créateur, il subirait le même sort. Quand il fallut choisir qui expédier, ils s’étaient tous retournée vers elle. C’était à elle d’y aller ! Si elle n’était pas maitresse d’elle-même à un point indéfinissable, elle aurait sans doute ouvert grand les yeux de surprise. On ne l’envoyait jamais, c’était souvent les autres, Demetri par exemple était le plus efficace, Félix voir Jane, pas elle, elle, elle restait toujours pas très loin d’Aro et des autres. Elle en croyait pas ses oreilles mais hocha la tête dans un mouvement d’acceptation et de respect. On lui autorisait une petite sortie pas loin de Peter, pas loin des Cullens, et pour régler une affaire dont elle s’amusait grandement à expédier.

Même si elle n’était pas aussi douée que Jane à ce stratagème, elle aimait prendre son temps, faire souffrir jusqu’à ce qu’ils la supplient de les tuer. Elle aimait se délecter de cette puissance qu’elle pouvait dégager, elle ne craignait pas grand choses d’eux. La seule chose qu’on lui demandait s’était d’être discrète, de passer dans le coin et veillez à ce qu’il n’y avait rien d’habituel, en d'autres mot rien qui pourrait nécessiter leur retours en force et de ne pas trainer en chemin. Elle n’avait pas demandé son reste et après un dernier repas qu’elle termina rapidement pour une fois sans trop de cri déchirant, elle avait pris la route pour quitter l’Italie de nuit. Elle avait couru à travers les bois profitant de cet instant de solitude avant d’atteindre l’aéroport. Chaussant des lunettes noires pour cacher ces yeux aux couleurs carmin, la vampire avait pris un vol pour atterrir près de chez eux. Elle trainassa un peu en chemin cherchant à repérer la piste de Peter. Elle aurait sans doute apprécié pour une fois le talent des traqueurs, elle était moins douée qu’eux bien que l’odeur de cet homme lui serait reconnaissable entre mille. Les effluves étaient anciennes mais elle ne savait pas bien par où il allait. Ils la ramenaient vers Forks. D'autres si mêlaient, celle des Cullens fatalement ainsi que cette horrible odeur de chien mouillé, c’était pestilentiel. Comment pouvait-il supporter cela ? Vivre avec leurs ennemis bien gentiment ? Tuer les animaux à la limite passait encore mais trainer avec ces chiens… La dépassait. Elle décida de s’occuper du cas des deux jeunes un peu plus tard. Il y avait trop d’odeur ici qu’elle en avait perdu celle qu’elle voulait.

Un grognement purement animal gronda dans son torse faisait s’envoler tout les oiseaux présents. Elle resta immobile près d’un arbre, ces cheveux rouges bouclant nonchalamment au vent. Elle avait fermé les yeux pour essayer de se reprendre. En vain, Chelsea reprit sa course, évitant les arbres faisant des détours sans fin, sans trouver sa trace. La ville, elle pourrait s’y rendre mais c’était bientôt la nuit, il y aurait tellement de monde qu’elle aurait plutôt envie d’en vider l’un ou l’autre que de chercher. Un soupire agacé traversa ses lèvres quand elle entendit du mouvement derrière elle. Mme aurait-elle alarmé les petits toutous à leurs maitres ? Ou carrément inquiéter la famille d’Olympic ? D’un visage de marbre, la vampire rousse fit volte-face et porta son regard écarlate dans la direction du bruit. De la peur ? Aucune ! Que risquait-elle ? Pas grand-chose… Mais pour une fois qu’elle ne venait pas exprès pour eux, pouvaient-ils seulement lui ficher la paix elle avait un doute.

-Serait-ce ma présence qui vous alerte ?

Demanda-t-elle pince sans rire mais clairement ironique même si son visage n’avait pas montré la moindre once d’expression. Ses boucles s’étaient déposées sur ses frêles épaules et elle avait croisé les bras sur sa poitrine d’une moue impatience.

La traque n’était pas une de ces principales qualités, après tout chacun avait sa place et surtout savait s’y tenir. Ce n’était clairement pas la sienne. Pas besoin de développer des trésors en technique douce pour ramener leurs nourritures, vu que c’était Heidi qui s’en chargeait et pour les traqueurs, il y en avait des spécialistes. Quoi qu’il en soit ce n’était pas un échec, un de plus qui allait la faire se démonter. Elle savait que Peter était dans les barrages et elle finirait bien par le retrouver, elle pouvait se permettre de rester quelques jours dans les environs mais pas plus sans au moins donner de ces nouvelles et parler de ces découvertes. Elle avait donc un peu de temps devant elle et pourtant le faite de perdre sa trace en plein milieu de cette forêt la faisait enrager silencieusement. Elle n’aimait pas perdre la face, elle n’aimait pas perdre tout simplement ! Mais c’était tellement entremêlé avec cette odeur qui lui piquait le nez que c’était indescriptible et puis elle ne suivait sans doute pas la meilleure piste non plus. Elle était ancienne celle qui menait à la villa de la famille aux yeux dorés, devenu en quelque sorte les parias. À cette pensée, elle eut justement une pensée pour Jane. Depuis quelque temps leurs relations s’amélioraient maintenant qu’elle avait un but commun, une dent contre les Cullens. Enfin, elle n’était pas ici pour chercher la petite bête ni même pour les croiser mais cela semblait être une chose bien difficile. En même temps, elle aurait pu se douter qu'en traversant la forêt derrière chez eux, ils allaient la sentir et donc la suivre. Ou envoyer leurs nouveaux animaux domestiques ? Qui sait, vu qu’ils semblaient si prompts à les défendre ils y a 7 ans…

Chelsea s’était stoppée, elle n’était pas de celle à tourner autour du pot pendant des heures et si c’était pour faire une sorte d'attrape moi si tu peux ou de suis-moi je te fuis et fuis moi je te suis autant tout de suite savoir qui était l’arrivant qui faisait du bruit. Oh très peu certes, aucun même pour une oreille humaine mais pas pour la leur. Un soupire agacé avec franchit ces lèvres faisant donc clairement comprendre à l’arrivant, ou arrivante vu qu’il y avait des femmes parmi eux, que cela l’ennuyait profondément. Elle avait porté son regard vers l’endroit ou allait arriver cette source de bruits et avait parlé. Elle n’allait pas nier sa présence sur ce qui ressemblait à leur territoire, c’était une évidence, mais elle n’était pas là pour eux, du moins pas en priorité, elle avait deux autres choses qui passaient avant. Néanmoins si elle pouvait ramener la moindre information utile à Aro, elle ne se gênerait pas le moins du monde, tout était bon à prendre. Tout compte fait ce n’était pas une si mauvaise idée que cela que quelqu’un la trouve. Restait savoir qui ?! Immobile, statufiée, elle semblait dans une de ces poses que les vampires prenant parfois. Il ne fallait pas se fier à son apparence, elle était on ne peut plus alerte prête déclencher son « don » au moindre signe d’attaque sur sa personne. Au final, ce fut un jeune homme plutôt agréable à regarder qui apparut enfin dans son champ de vision. Tiens tiens, la famille Cullen se serait donc agrandie en gardant avec elle, des membres d’autres clans ? Ce fut la première réflexion qui lui traversa l’esprit vu que ce vampire était bien parmi les témoins.

Elle avait pris le temps d’observer chacun d’entre eux, y gravant leur visage, elle était certaine de l’avoir vu là-bas. Sauf que dans ces souvenirs, il avait un regard tout aussi carmin que le sien, hors maintenant il arborait la couleur mordorée typique de ces végétariens. Bon sang, le nombre de personnes qui daignait s’abaisser à cela en devenait inquiétant et tellement désolant. Loin de chez elle ? Bravo, belle déduction jeune homme. La rousse n’avait toujours pas bougé le moindre petit doigt, elle n’avait pas respiré et n’avait pas non plus cligné des yeux. Après son rapide aperçu elle daigna reprendre la parole.

-Je pourrais vous retourner l’affirmation ? Il faut croire que le végétalisme a fait de nouveaux adeptes si j’en crois vos yeux.

Sous cette phrase bénigne pourtant se cachait moult rancune passée. Son ton avait tout simplement été froid comme d’habitude mais il ne laissait transparaitre rien de menaçant. Elle n’était une fois de plus pas là pour se battre contre qui conque tant que son vis-à-vis ne tenterait rien, elle ne bougerait pas non plus. Cependant, elle ne put s’empêcher d’attendre scrutant les alentours et humant profondément l’air comme pour être certaine de ne pas se retrouver en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire encerclé par toute la famille au grand complet, y compris ces enfants de la lune ou modificateurs peut importait comment on les appelaient. Un sourire se dessina légèrement sur ses lèvres à la seconde question. Tient donc cela les inquiéteraient-ils ?

-Pourquoi, y aurait-il quelque chose que vous voudriez cacher ou préparer avant mon arrivée ? Un autre accueil peut-être ?

Demanda-t-elle sur le ton de la conversation. Enfin Chelsea reprit un peu de mouvement tout en faisant quelques pas, lentement à vitesse humaine, sur le côté se rapprochant un peu de l’homme avant de desserrer ses bras et de le les lever un petit peu en signe d’apaisement, comme pour lui prouver qu’elle n’était pas là pour l’attaquer. Pas de remouds, c’était ce qu’on lui avait dit. Bien que maintenait qu’elle était ici, elle aimerait tellement revoir cette Isabella et cette petite Renesmée mais elle s’occupa de répondre à son autre question, la principale sans l’ombre d’un doute.

-Pour être honnête, ce qui m’amène par ici est le cas de deux nouveau-nés à quelques kilomètres d’ici qui bafouillent nos lois...

On pouvait quand même remarquer qu’elle faisait preuve de plus de civisme et de politesse qu’elle en avait fait preuve depuis de nombreuses années. Malgré cela, elle restait fidèle à elle-même, un rien hautaine sur les bords.