Chapitre I : Une promesse qui fait mal.

« Ralenti Aphrodite, sinon, les dieux vont finir par se jouer de toi. » Galopant devant le château, mon frère riait en me voyant ainsi aller à pleine vitesse sur ma jument blanche. Mes longs cheveux blonds semblaient voler dans le vent, ma peau légèrement pâle se démarquaient bien sous le soleil, mes yeux bleus brillaient d’un éclat d’innocence. M’arrêtant près de mon frère, je riais de milles éclats. « Non mon frère, les dieux semblent trop m’aimer pour se jouer de moi. » Effectivement, à cette époque j’étais déjà le plus bel enfant du royaume, je portais bien mon prénom. Mon frère me porta pour descendre de ma jument, car du haut de mes douze ans, j’avais encore du mal à descendre toute seule. Celui-ci était d’une beauté sans égale, bientôt marié, il semblait prendre son rôle de frère ainsi que de futur roi très à cœur. « Te voilà bien sûr de toi, les dieux sont comme des enfants Aphrodite…Capricieux, ne prend jamais rien pour acquis. » Si seulement je l’avais crus à cette époque, cela m’aurais sûrement épargné pas mal d’ennuis. Il posa un baiser sur mon front et caressa mes longs cheveux blonds, plongeant son regard dans le mien, il me sourit avec une tendresse que je lui rendis bien. Néanmoins, je voyais bien dans son regard que quelque chose le tracassais et pour une fois, je savais la raison de son désarroi. La guerre avait éclatée dans le Nord, notre peuple et notre royaume était menacé. En tant que prince, mon frère se devait d’aller sur le champ de bataille, il allait bientôt m’abandonner.

Mon visage changea légèrement, j’avais peur, peur de cette annonce qui était imminente. Je me mis alors à secouer mon visage de gauche à droite, refusant de l’écouter, refusant d’admettre la vérité. « Non, non pas maintenant. J’ai besoin de toi Alexandre, tu ne peux pas… » Il me prit alors dans ses bras, serrant mon visage contre son cœur, nos larmes versés ne changeraient pas le coure de l’histoire. Je sentais le souffle court de mon frère, qui comme moi, semblait souffrir atrocement par ce destin égoïste. « Je promets de revenir ma sœur, je promets de te serrer contre moi une nouvelle fois, je promets de me battre pour revenir à tes côtés. » Pourquoi promets-tu de revenir, alors que tu sais que cette promesse ne sera peut-être jamais tenue. » Dis-je entre deux larmes, oui, malgré mes douze ans j’étais d’une intelligence étrange. Il leva mon visage, je pu voir pour la première fois mon frère pleurer comme un enfant. Du haut de ses vingt ans, il semblait face à moi, sa sœur, redevenir un enfant de mon âge. « Que Zeus m’en sois témoin, si les dieux décident de me reprendre auprès d’eux, je t’attendrais près d’Hadès ma sœur et je demanderais à Aphrodite de veiller sur toi et à Athéna de te donner la force et le courage d’avancer. » Je ne dis rien, je n’en avais que faire des dieux à ce moment-là, je voulais juste que mon frère me revienne vivant. Oui, simplement vivant. Malheureusement, ce fut la dernière fois que je pu sentir son cœur battre contre le mien.

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